Addictions: Répondre aux besoins des femmes

Nations Unies: Dianova plaide pour l’adoption d’une perspective de genre dans les politiques de traitement et de prévention des addictions

csw 60Dianova a franchi une nouvelle étape dans ses activités de plaidoyer en organisant un événement parallèle à la soixantième session de la Commission sur la condition de la femme (CSW60, Nations Unies) à New York. Intitulé «Les femmes, les drogues et le développement», l’événement entendait souligner la nécessité d’adopter une perspective de genre dans les politiques pour le traitement et la prévention des addictions.

Cette année est particulièrement riche en termes de politiques sur les drogues : en avril prochain aura lieu l’UNGASS, soit la session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le problème mondial des drogues. La préparation de cet événement a permis d’ouvrir le débat à tous les niveaux et Dianova, comme de nombreuses organisations non-gouvernementales et de  terrain, a été particulièrement active dans ce processus préparatoire.

Pour la cinquième année consécutive, Dianova organisait un événement parallèle lors de la session de la CSW, grâce au soutien du NGO-CSW de New York, soit le comité des ONG en charge de canaliser ce type d’événements. En tout, du 14 au 24 mars, pas moins de 450 manifestations parallèles ont été organisées.

Modératrice de l’événement et représentante de Dianova International, Lucia Goberna a d’abord souhaité la bienvenue aux participants avant d’expliquer le cadre de l’intervention et de faire le lien entre cette même intervention et les Objectifs du Millénaire pour le développement durable, l’UNGASS, les besoins des femmes consommatrices ou bien celles qui sont poursuivies pour des crimes liés aux drogues. Lucia Goberna a également présenté le travail réalisé au bénéfice des femmes par le réseau Dianova dans le domaine du traitement des addictions.

Yu Ping Chan du Bureau de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) à New York a présenté les dernières infos sur le processus préparatoire de l’UNGASS avant de dresser le profil et les besoins spécifiques des femmes qui utilisent des drogues, des besoins qui doivent être pris en compte dans la mise en œuvre des politiques sur les drogues.

Mme Pervin Tuba Durgut de l’ONG turque Yesilay/Green Crescent Society a présenté la situation de la consommation de drogues et de l’accès au traitement des addictions pour les femmes dans ce pays. En conclusion, elle a notamment fait part de  l’importance d’avoir des données ventilées par sexe concernant la consommation et le traitement des dépendances.

Cynthia AbramsLe troisième orateur était Cynthia Abrams, une experte en matière de santé et de dépendances au sein du Conseil Eglise et Société de l’Eglise Méthodiste Unie. Cynthia insisté sur l’importance du travail des communautés religieuses qui apportent un environnement favorable au traitement des dépendances ; et sur l’importance de lutter contre la stigmatisation des femmes addictes. L’oratrice a enfin présenté la position de l’Eglise méthodiste vis-à-vis de l’UNGASS.

L’événement a également comporté une présentation vidéo de Cindy Smith Directrice de l’UNICRI, l’Institut de recherche interrégional sur la criminalité et la justice des Nations Unies qui a présenté le travail de l’UNICRI sur les questions de genre, notamment eu égard aux violences subies par les femmes.

Enfin, Fay Watson de l’organisation EURAD (l’Europe contre la drogue) a souligné dans une vidéo, la relation existant entre l’implication des femmes dans le trafic illicite de drogues et le développement alternatif.

L’événement a pu compter su le co-parrainage des organisations KETHEA, Proyecto Hombre, RUN, San Patrignano et la WFAD.

Organiser des événements comme celui-ci permet à Dianova de renforcer sa capacité de plaidoyer sur la question de l’inclusion d’une perspective de genre dans les politiques sur les drogues. Il faut souligner enfin que Dianova a envoyé une déclaration écrite au CSW60 incluant une série de recommandations.