Autonomiser les femmes migrantes

Dianova International organisait un événement parallèle lors de la CSW61 dans un but d’échange de bonnes pratiques en matière d’autonomisation économique des femmes migrantes

Evénement parallèle "femmes et migration" lors de la CSW61 Les femmes et les filles représentent la moitié de la population migrante mondiale. Qu’elles soient amenées à fuir les zones de conflits, à émigrer pour retrouver leur famille ou pour trouver des opportunités d’emploi ou d’éducation, la plupart du temps les femme et les filles combinent les défis liés  la migration et les vulnérabilités préexistantes fondées sur le genre. Dans un tel contexte, le fait de ne pas avoir accès, dans les pays d’accueil, à des activités générant des revenus durables peut les exposer à des situations graves en terme de violence, de trafic d’êtres humains, d’abus, de discrimination, de négligence ou d’exploitation sexuelle.

En dépit de cela, on observe qu’un certain nombre d’éléments limitent la capacité des femmes à s’épanouir sur le marché du travail, notamment les différences culturelles, les barrières linguistiques, les rôles sexo-spécifiques limitatifs, les pratiques religieuses, le manque d’éducation, les responsabilités familiales, le refus de se voir accorder des permis de travail ainsi qu’un processus d’intégration inexistant.

Événement parallèle à la CSW61: autonomisation économique des femmes migrantes – défis et opportunités

Messages aux femmes migrantesDans l’objectif de débattre des multiples barrières qui s’opposent à l’intégration professionnelle des femmes migrantes, Dianova a organisé un événement parallèle à la 61ème session de la Commission de la condition de la femme (CSW61) en partenariat avec l’Association des femmes pan-pacifique et sud-asiatique (PPSEAWA), L’Institut de dialogue du Sud-Ouest, et le conseil Eglise et Société de l’Eglise Méthodiste. Ce partenariat avec cinq organisations d’expérience visait à explorer quelles sont les bonnes pratiques susceptibles de relever ces défis et de créer des opportunités pour les femmes migrantes aux niveaux mondial et local.

L’événement a commencé par une déclaration sur la situation des femmes migrantes par Saionara König-Reis, responsable des relations internationales de Dianova International (bureau de New York). Griet Cattaert, analyste de programme à l’Organisation internationale du travail (OIT), a ensuite souligné le travail mis en œuvre par l’OIT au plan des politiques et a insisté pour que soient formellement pris en compte les travaux ménagers et d’assistance, afin de pouvoir mieux protéger les femmes, et donner de la valeur ainsi qu’un cadre légal à un type de travail principalement exercé par les femmes, et en particulier les femmes migrantes.

Nuria Adeva, chargée des questions de genre pour Dianova Espagne, a souligné quelques-unes des bonnes pratiques susceptibles d’améliorer l’autonomie des femmes réfugiées au sein des programmes de protection internationale mis en œuvre par Dianova dans ce pays.

Lors de l’intervention suivante, Sarah Hayes, directrice adjointe du Programme d’autonomisation économique de l’organisation Sanctuary for Families (SFF), a abordé le thème des vulnérabilités spécifiques aux femmes migrantes victimes de violences de genre, puis elle a présenté l’approche globale de SFF visant à autonomiser ces femmes et à leur permettre de tirer profit de leurs compétences pour accéder à des emplois mieux rémunérés et plus sûrs. Pauline Muchina, directrice du programme Healthy Family, Healthy Planet de l’organisation Eglise et Société, a décrit de quelle façon le programme apporte un soutien aux femmes migrantes et à leur devenir, en leur donnant accès à une gamme de services en matière d’éducation et de santé sexuelle et reproductive, et en mobilisant la communauté pour l’amener à participer à la solution de ces problèmes.

Enfin, Nuray Yurt, vice-présidente de Peace Island Institute et de la Fondation des journalistes et des écrivains, a conclu le panel de discussion par un rappel énergique :

Enfin, si on ajoute à l’équation toutes les possibilités perdues jusqu’à présent du fait des inégalités, des préjugés et de la discrimination, nous pouvons nous attendre à un véritable développement de nos sociétés. C’est pourquoi, nous devons tirer parti des conclusions et des échanges de la CSW61 jusqu’à ce que chaque femme migrante puisse être en sécurité et capable de s’épanouir.