Etude de suivi en Suède

Présentation de l'étude par le Dr. Fridell

 

A l’initiative de l’équipe de Dianova en Suède, le département de psychologie de l’Université de Lund a entrepris une étude de résultats sur une cohorte de 72 personnes ayant requis les services de Dianova. Commencée en 2005, l’étude a été rendue possible par le travail de terrain de Mmes Johanna Crabo et Maja Gradowska, dans le cadre de leur mémoire de fin d’études, sous la supervision du Dr. Mats Fridell, professeur de psychologie clinique et psychothérapeute – grâce au financement de l’agence gouvernementale suédoise « Mobilisering mot Narkotika » et de Dianova en Suède.

L’étude visait en priorité à souligner les difficultés rencontrées par les personnes aux prises avec un problème de dépendance, ainsi que les ressources dont ces dernières ont pu bénéficier au cours de leur séjour à Dianova.

 

L’étude s’est fondée sur l’utilisation d’échelles standardisées, de tests et de questionnaires qui ont permis d’effectuer les comparaisons requises avec des groupes de référence et ont permis de déterminer que le groupe de Dianova était similaire aux autres groupes de personnes dépendantes, en termes de niveau de difficultés.

L’étude a permis en premier lieu de démontrer que les personnes en traitement à Dianova en Suède n’étaient donc pas plus « faciles » à traiter que ne le sont les autres personnes toxicomanes dans les différents centres de thérapie – à l’exception du choix de Dianova de ne pas inclure les personnes affectées de sévères troubles psychiatriques, afin de ne pas fragiliser la stratégie de traitement intensive préconisée par Dianova.

Par ailleurs, l’étude souligne le point crucial de l’abstinence, avec une abstinence à un an et plus de 77% des personnes interviewées et de 49% pour l’ensemble de la cohorte. Ceci représente un résultat très encourageant, semblable à ce que l’on pourrait attendre d’une communauté thérapeutique efficace (Fridell, 1996). Par ailleurs, comme c’est le cas dans nombre d’autres centres de thérapie, il s’avère que le temps resté en traitement est un facteur déterminant de réussite, non seulement pour l’abstinence, mais également pour nombre d’autres aspects de la vie de la personne.

Même s’il n’est pas spécifique à Dianova, (Fridell, 1996), l’étude souligne également le problème de l’abandon précoce du programme, lequel pourrait être lié à certains problèmes structurels ou à un éventuel dysfonctionnement des politiques de recrutement; elle préconise une plus grande attention à l’évaluation des personnes à l’entrée du programme.
Enfin, l’étude montre que le succès du programme ne repose pas seulement sur l’obtention de l’abstinence, mais sur un ensemble de facteurs, incluant: une amélioration du fonctionnement social et des habiletés de travail, un moindre niveau de dépendance financière vis-à-vis de la société, ainsi qu’un mode de vie généralement plus sain.

Parmi les problèmes qui demeurent, l’étude souligne que la majorité des personnes restent financièrement dépendantes (60%) et que leur réseau social est encore fragile; il faut par conséquent préconiser un soutien continu, post-traitement, de la part de l’organisation, afin de pallier à la fragilité de ce réseau social, au moins durant un temps.
Cette première étude de résultats de l’organisation Dianova en Suède permet de jeter les bases pour une étude plus approfondie qui pourra apporter des conclusions sans doute plus définitives dans la décennie à venir.

Lire l’étude (version pdf. en anglais)