Le symposium EWODOR bientôt à Rome

Les 22 et 23 septembre, le XVIème symposium EWODOR sera placé sour le signe de l’empowerment en communauté thérapeutique – un article de Maurizio Coletti

DIA_post_redes_ENAprès le dernier symposium, célébré il y a deux ans à Dublin sur le thème général de la diversité de genre dans le domaine des traitements résidentiels, et plus d’un quart de siècle après le dernier congrès organisé dans la ville éternelle, les chercheurs et les cliniciens spécialistes de l’usage de stupéfiants se rencontrent de nouveau à Rome, sous l’égide d’EWODOR (European Workshop on Drug Oriented Research).

Ewodor est né spontanément de la rencontre d’un groupe de chercheurs, de cliniciens et d’universitaires intéressés, surtout, par le cadre des programmes résidentiels et par les défis nouveaux et originaux que les communautés thérapeutiques proposent à la clinique des addictions.

Les symposiums d’Ewodor sont thématiques, même si des groupes de discussion sur des sujets divers sont organisés et varient de symposium en symposium. Ces derniers se sont déroulés dans presque tous les pays d’Europe, de la Belgique aux Pays-Bas et à l’Ecosse, la Grèce, la Suède, l’Espagne et Chypre.

La manifestation consiste en un dialogue ouvert et approfondi sur diverses thématiques et permet d’échanger des informations provenant des recherches et de la pratique clinique.
Ewodor, outre les symposiums organisés tous les deux ans, alimente une liste de diffusion (ewodor@jiscmail.ac.uk) qui, sous la direction de Rowdy Yates, chercheur et ancien professeur de l’Université de Stirling (Ecosse), fournit une grande quantité d’informations utiles sur les lignes traditionnelles de recherche pour le réseau et sur la production scientifique des principales revues dans le domaine.

Yates travaille en étroite collaboration avec Eric Broekaert, de l’Université de Gand (Belgique), le coordinateur du réseau EFTC (Fédération européenne des communautés thérapeutiques) et avec Vera Segraeus, chercheuse et ancienne professeure de l’Université d’Uppsala (Suède).

Tous les symposiums sont organisés par un sponsor actif dans le pays européen choisi, qui se charge de déterminer les conditions d’organisation, de diffuser l’information, et qui participe aux travaux du comité scientifique.

Garbagnate (Dianova Italy)Le symposium 2016, nous l’avons dit, aura lieu à Rome et le sponsor local d’Ewodor est l’association Dianova Italie, avec le soutien de Dianova International. Créée en Italie en 1984, Dianova représente l’un des réseaux de traitement les plus recommandés pour les usagers de drogues. L’association est d’ailleurs accréditée par le système de sécurité sociale italien pour son accueil, sa prise en charge et le traitement résidentiel qu’elle propose.

Le sujet choisi cette année est celui de l’empowerment, ou autonomisation, vue comme un objectif gratifiant et significatif du traitement résidentiel.

Même si, depuis une quinzaine d’années, le débat scientifique sur les addictions est envahi par des hypothèses d’origine génétique et neuroscientifique et que le traitement risque d’être presque exclusivement de type pharmacologique, les chercheurs et les cliniciens se référant à Ewodor sont convaincus du caractère central de l’individu, vu non pas comme une monade artificiellement isolée, mais comme un sujet qui interragit avec le contexte micro et macro social qui l’environne. En ce sens, la simplification produite par l’idée de « maladie du cerveau » risque de balayer toutes les attentions accordées au sujet, à son histoire, à ses relations avec son milieu.

Bien que les connaissances et les facteurs génétiques et physiologiques jouent un rôle d’une importance incontestable, nous sommes convaincus que l’individu est protagoniste de ses choix et même du succès du traitement, vu également comme un milieu social et interpersonnel dans lequel sont disponibles les instruments adéquats pour favoriser un processus d’apprentissage multidimensionnel et évolutif.

Cela permet de définir un ensemble de facteurs pouvant être mentionnés pour expliquer les raisons du recours aux drogues, de leur consommation abusive et continue. Mais cela permet aussi de déterminer les bases du traitement. Les relations que l’individu, qui choisit une communauté thérapeutique, instaure aussi bien avec les autres pensionnaires qu’avec le personnel, sont la base fondamentale du succès de l’intervention.

En ce sens, le personnel veillera à instaurer les conditions adéquates pour que les personnes trouvent les moyens de mettre en place une autonomisation personnelle, avec également le soutien des autres pensionnaires de la communauté thérapeutique.

Le symposium Ewodor de Rome déclinera l’idée de l’autonomisation dans les communautés thérapeutiques, à travers l’analyse de méthodes, de stratégies, de significations, de résultats et de conséquences ; en outre, nous mettrons l’accent sur des facteurs tels que l’âge, le sexe, la situation familiale ou juridique.

Nous présenterons des études et des recherches qualitatives et quantitatives, des rapports mis à jour sur les stratégies adoptées par les différents pays, des contributions théoriques de nature historique, philosophique et sociale en lien avec les thèmes du symposium.

Le symposium s’adresse aux professeurs d’université, aux chercheurs, aux doctorants et aux professionnels travaillant dans le domaine de la toxicomanie. Il sera suivi et analysé par Redattore Sociale, agence de presse spécialisée dans l’engagement social en Italie et dans le monde.