Les drogues dans le monde: état des lieux

Selon le Rapport mondial sur les drogues 2016, le cannabis est la drogue la plus couramment consommée dans le monde, suivie par les amphétamines

Comme chaque année, le Bureau de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) publie le Rapport mondial sur les drogues, un recueil des principales tendances mondiales de la consommation et le trafic des drogues. Le rapport 2016 se penche également sur l’influence du problème mondial des drogue sur le développement durable.

Les données de cet article sont tirées  du résumé du Rapport mondial sur les drogues 2016

L’usage de drogues et ses conséquences sanitaires

On estime qu’un adulte sur 20 a consommé au moins une drogue en 2014. Cela représente 250 millions de personnes âgées de 15 à 64 ans, chiffre équivalant approximativement aux populations de l’Allemagne, de la France, de l’Italie et du Royaume-Uni réunies; c’est beaucoup, mais il ne semble pas y avoir eu d’augmentation ces quatre dernières années proportionnellement à la population mondiale. Cependant, étant donné que plus de 29 millions de consommateurs de drogues souffriraient de troubles liés à cet usage, que 12 millions d’entre eux pratiqueraient l’injection et que 14,0 % de ceux-ci vivraient avec le VIH, on peut affirmer que la consommation de drogues continue d’avoir des effets dévastateurs sur la santé.

Injection de droguesSelon les estimations, 207 400 décès, ou 43,5 décès par million d’habitants âgés de 15 à 64 ans, auraient été liés à la drogue en 2014. Si ce nombre est également stable, il n’en témoigne pas moins d’une situation inacceptable qui pourrait être évitée. Les morts par surdose représentent entre un tiers et la moitié à peu près des décès liés à la drogue, dont la plupart peuvent être attribués à la consommation d’opioïdes. La période qui suit immédiatement la sortie de prison s’accompagne pour les anciens détenus d’une augmentation significative du risque de décès liés à la drogue (principalement par surdose), le taux de mortalité correspondant étant bien plus élevé que celui enregistré pour toutes les autres causes dans la population générale.

Dans de nombreux pays, la prison reste un milieu où les risques de contraction de maladies infectieuses sont élevés, ce qui constitue une préoccupation majeure pour ce qui est de la santé des détenus. La prévalence de l’infection à VIH, de l’hépatite et de la tuberculose parmi les détenus peut être sensiblement plus élevée que parmi la population générale. Cependant, bien que l’on sache qu’il s’agit d’un environnement à haut risque et qu’il existe des preuves scientifiques démontrant l’efficacité des interventions sanitaires, d’importantes lacunes demeurent s’agissant des services de prévention et de traitement proposés dans de nombreux établissements pénitentiaires à travers le monde.

Les usagers de drogues injectables sont ceux qui s’exposent à certaines des conséquences sanitaires les plus graves qui soient liées aux pratiques de consommation dangereuses, ils sont généralement en mauvaise santé, outre qu’ils courent des risques élevés de surdose, mortelle ou non, et ils sont plus susceptibles que d’autres de mourir prématurément. Un sur sept vit avec le VIH et un sur deux avec l’hépatite C. Les usagers de drogues injectables constituent une population particulièrement à risque s’agissant du VIH et de l’hépatite, étant donné que près d’un tiers des nouvelles infections à VIH survenant hors d’Afrique subsaharienne les concernent.

Consommation de drogues

Usage de drogues

 

En 2014, selon les estimations, 183 millions de personnes auraient consommé du cannabis, drogue qui serait donc toujours la plus couramment consommée à l’échelle mondiale, suivie par les amphétamines. Avec environ 33 millions d’usagers, la consommation d’opiacés et d’opioïdes soumis à ordonnance est moins courante, même si les opioïdes figurant toujours parmi les principales drogues susceptibles d’avoir des effets nocifs et des conséquences sanitaires.

 

De façon générale, la consommation de cannabis est restée stable à l’échelle mondiale ces trois dernières années. Elle a cependant augmenté dans certaines sous-régions, particulièrement en Amérique du Nord et en Europe occidentale et centrale. Après une période de stabilité, l’usage de cocaïne a également augmenté depuis 2010, ce qui s’explique avant tout par la hausse observée en Amérique du Sud. À l’inverse, la consommation d’amphétamines semble stable.

Traitement des addictions

Généralement, les jeunes cherchent davantage à se faire traiter pour des troubles liés à l’usage de cannabis et d’amphétamines qu’à celui d’autres drogues. Cette situation reflète la hausse de la consommation de cannabis et d’amphétamines et, partant, celle du nombre de personnes souhaitant se faire soigner pour usage de telles substances. Les personnes suivant un traitement pour troubles liés à la consommation d’opioïdes ou de cocaïne ont le plus souvent une trentaine d’années, ce qui illustre le vieillissement de la cohorte des usagers en cours de traitement et la baisse générale de la proportion des demandes de traitement.

Au total, les hommes sont trois fois plus susceptibles que les femmes de consommer du cannabis, de la cocaïne ou des amphétamines, alors que les femmes sont plus susceptibles que les hommes de prendre des opioïdes et des tranquillisants à des fins non thérapeutiques.

Dianova et les addictions