Pauvreté et autonomisation des femmes au Kenya

La Slum Child Foundation, une organisation membre associée de Dianova, a mis sur pied un programme de microcrédits qui aide les femmes à démarrer leur propre entreprise

Femmes entrepreneures au Kenya

Quelques-unes des entrepreneures participant au projet de microcrédits mis en oeuvre par la Fondation Slum Child

Vivre en dessous du seuil de pauvreté et avec à peine 1,50 euro par jour, c’est la réalité pour près d’un tiers des 48,6 millions de Kenyans.

Face à cette réalité, la Slum Child Foundation, un organisme à but non lucratif qui œuvre auprès de personnes vulnérables dans la région de Nairobi, a conçu un programme de microcrédits ou table banking dénommé « Soutien au démarrage : banque de table pour les femmes des bidonvilles ». Le programme s’adresse aux entrepreneures de moins de 35 ans vivant dans les quartiers pauvres afin de leur donner les moyens d’être autonomes et d’améliorer ainsi leur qualité de vie et celle de leur famille.

Mercy est l’une d’entre elles. Elle vit dans la précarité, au sein du bidonville de Korogocho. Ce qu’elle appelle « sa maison » n’est rien d’autre qu’une cabane d’argile, de paille et de planches recouverte d’une toiture de zinc rouillée. Elle vit ici avec ses quatre filles qui jouent entre les chemins de terre et les flaques d’eau sale. Mercy est seule chargée de famille et depuis la mort de son mari il y a sept ans, elle se bat pour sortir de la pauvreté.

La jeune mère participe au programme de banque de table qui vient en aide à trois groupes de femmes : deux groupes de cinq participantes et un de dix. Le programme accorde à chaque groupe un fonds de démarrage que les participantes administrent elles-mêmes. Les remboursements se font en micro-versements hebdomadaires, à un taux d’intérêt qui permet la croissance du fonds. Cet argent est le capital de leur projet. « Je tiens un commerce de maïs bouilli en bord de route. Cette activité me permet de payer les frais scolaires de mes filles » explique Mercy.

Autonomiser les femmes de Korogocho

Le programme repose sur un système de financement collectif ; il offre également une éducation financière ainsi que d’autres formations visant à aider les femmes à mener à bien leurs projets. Les bénéficiaires gèrent de petits commerces où elles vendent des tomates, des plantains, du maïs, des oignons ou tout autre produit. Comment ont-elles commencé ? Tout simplement en se voyant accorder un fonds de départ de dix euros. Ensuite, avec beaucoup d’efforts et de persévérance, elles sont fait grandir leur petite entreprise grâce à l’épargne et aux prêts accordés par le programme.

Le premier groupe s’est formé en juin 2016 et a produit de si bons résultats que les participantes ont pu épargner une partie des bénéfices, un accomplissement dont elles sont très fières. Elles ont donc décidé de s’acheter une tenue qui les identifie comme des entrepreneures accomplies.

 

Les résultats du programme ne se mesurent pas seulement en termes de bénéfices économiques pour ces femmes, mais aussi en termes de progrès vers une société plus juste, plus solidaire et plus paisible. Les Objectifs de développement durable concernés par le projet sont les suivants : Pas de pauvreté (1), Bonne santé et bien-être (3), Éducation de qualité (4), Égalité entre les sexes (5), Travail décent et croissance économique (8), Paix, justice et institutions efficaces (16)