« Les drogues et le crime, une menace pour le développement »

"Les drogues et le crime, une menace pour le développement"

Les représentants de Dianova International ont participé au « Débat thématique interactif sur les drogues et le crime en tant que menace pour le développement », une discussion qui s’est tenue à New York durant la 66ème session de l’Assemblée Générale des Nations Unies, et à l’occasion de la journée internationale contre l’abus et le trafic illicite de drogues. Au cours de ce débat thématique, M. Yuri Fedotov, directeur exécutif de l’Office des Nations Unies sur les Drogues (UNODC) a officiellement présenté le Rapport Mondial sur les Drogues 2012.

L’objectif général de ce débat thématique était d’unir les États Membres, le système des Nations Unies, les organisations internationales et la société civile, dans un effort commun pour mettre l’accent sur l’importance d’instaurer une approche globale et des partenariats internationaux visant à combattre efficacement le crime organisé et le trafic de drogues en vue de promouvoir la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement.

Les participants ont  souligné l’étendue du problème des drogues et du crime organisé au plan mondial, et passé en revue leurs diverses conséquences, en termes de développement soutenable et de réalisation des Objectifs du Millénaire. Ils ont également présenté les pratiques actuelles visant à combattre l’impact des drogues illicites sur le développement.

Au cours de la journée précédant le débat thématique, les représentants de Dianova, le Comité de Vienne des ONG sur les Drogues (le VNGOC, dont Dianova siège au Board of Officers, représenté par Mme Elena Goti), ainsi que l’Alliance des ONG pour la Prévention du Crime et la Justice (The Alliance of NGOs on Crime Prevention & Criminal Justice) ont organisé une réunion préparatoire au cours de laquelle fut approuvée une déclaration officielle du VNGOC adressée aux participants du débat thématique.

Les trois éléments clés de cette déclaration incluent :

Concernant le débat sur l’avenir des politiques de drogues, il est recommandé que toute initiative planifiée ou mise en œuvre par les Etats Membres, soit fondée sur la preuve et les données scientifiques, qu’elle soit conforme aux attentes culturelles et sociales, et que ses résultats soient évalués de même que toute conséquence imprévue. Une telle approche est essentielle aux efforts de réduction de l’offre et de la demande et pour une développement alternatif durable.

Concernant la dépendance aux drogues en tant que problème de santé, il est recommandé que les Etats Membres veillent à ce que les activités visant la réduction de la demande soit considérées aussi importantes et nécessaires que celles visant la réduction de l’offre.

Concernant la responsabilité partagée dans la mise en place d’une politique globale sur la question des drogues, il est recommandé que les états membres mettent en œuvre des mécanismes transparents et systématiques de partenariat avec les ONG et avec ceux qui sont les plus concernés par ces politiques, notamment notre jeunesse, afin de développer des stratégies innovantes pour diminuer l’usage illicite de drogues et ses conséquences sur le développement.

Télécharger le document Déclaration des membres du comité de vienne des ONG sur les drogues (VNGOC) au débat thématique de la 66ème Session de l’Assemblée Générale des Nations Unies sur « Les drogues et le crime, menaces pour le développement ».

Extrait du résumé de la session (Nations Unies) – traduit de l’anglais

La dernière décennie a vu une augmentation significative du trafic de drogues, mais aussi du trafic d’êtres humains, d’armes et de ressources naturelles. Ces trafics sont généralement caractérisés par une organisation de haut niveau, le plus souvent mise en place par de puissants réseaux criminels. Même si elles ont toujours existé, ces activités sont désormais organisées à une échelle qui est sans précédent :  en 2009, la valeur totale de ces échanges illicites était estimée à quelque mille trois cent milliards de dollars, et en augmentation.

Le trafic de drogues et les autres activités transnationales du crime organisé sont particulièrement inquiétants en termes d’impact sur le développement. Les implications du trafic de drogues sont parmi les plus néfastes, conséquence des immenses profits qu’il génère, estimés à 322 milliards de dollars par année. De plus, dans les régions de production ou de transit des drogues, les groupes criminels sapent l’autorité de l’état et bafouent la loi en alimentant la corruption, en truquant les élections ou en affaiblissant l’économie légitime. Dans tous les cas, l’influence et l’argent du crime influencent négativement le mode et la qualité de vie des citoyens, en particulier chez les femmes, les enfants et les plus pauvres. (…)

le trafic de drogues et le crime organisé ont une influence dans toutes les économies, dans chaque pays, mais leurs effets sont particulièrement dévastateurs dans les pays les plus faibles, les plus vulnérables. Certains de ces pays ont été dévastés par la guerre, d’autres sont en train d’effectuer une transition complexe vers la démocratie, pourtant, ils représentent tous une proie pour le crime organisé. Au fur et à mesure que ce dernier devient florissant, toutes les avancées du développement sont bloquées, toutes les opportunités de progrès social et économique sont perdues. La corruption, qui facilite le crime organisé et le trafic de drogues, représente une barrière à l’état de droit et au développement soutenable. Elle peut être un facteur de l’échec des pays les plus fragiles. On estime à plus de 40 milliards de dollars les pertes liés à la corruption dans les pays en développement.

Rui Martins, Représentant de Dianova