« Il me paraît primordial que les activités de la société civile soient plus visibles, et la CND a réussi ce pari. » Antonio J. Molina, coordinateur thérapeutique de Dianova Espagne
Qu’as-tu pensé de la CND ?
Avant tout, le fait d’être présent ici à Vienne lors de la Commision des Stupéfiants (CND) est toujours un privilège pour les professionnels, en particulier quand on a la possibilité de participer activement aux évènements et aux projets. À cet égard, le nombre d’activités et de réunions qui ont lieu lors de la session est énorme, il faut donc d’arriver avec un plan d’action clair et un programme bien organisé.
Cette 60ème session a été très intéressante, avant tout pour les activités de l’ONUDC et des ONG plutôt que pour les activités gouvernementales, qui ont été, disons, un peu plus bureaucratiques.
Penses-tu que les sujets abordés reflètent les réalités et les questions que tu rencontres tous les jours ? A ton avis, quels sont les thèmes laissés de côté ? As-tu été surpris par l’agenda choisi ?
En ce qui concerne la prévention et le traitement, je n’ai pas constaté grand-chose de nouveau par rapport aux événements passés. J’ai pu me rendre compte de l’engagement des différents gouvernements, agences et ONG à travailler ensemble, en particulier dans des domaines liés au développement de politiques, la recherche, le développement de nouveaux forums, etc.
J’ai un peu regretté l’absence d’aspects plus opérationnels sur la manière d’articuler ces activités après la CND, surtout dans la participation des ONG. Au cours des événements parallèles, j’aurais aimé que l’on parle davantage des programmes d’intervention, que ce soit en matière de traitement ou de prévention. Il existe de nombreuses lacunes en termes de recueil de données sur l’évaluation des programmes et des politiques, en particulier dans le but de faciliter les prises de décision sur ce qu’il faut améliorer, renforcer et éliminer dans les programmes sur les addictions.
« En fait, si il y a une chose qui m’a vraiment surpris, c’est la polarisation qui existe entre les mouvements anti-légalisation/sans drogues, et ceux liés à la légalisation et à la réduction des risques et des dommages. Cette polarisation est négative en soi car elle est fondée sur des positions antagonistes qui ne correspondent pas toujours avec ce qui se passe dans la réalité. »
Pour prendre mon propre exemple, je m’occupe aussi bien de coordonner des programmes de réduction des risques que des programmes visant la réhabilitation. Malgré tout, il y a eu un aspect très positif, c’est le niveau d’activité déployé par ces deux mouvements au cours de la CND, y compris avant le déroulement de la session.
Il me paraît primordial que les activités de la société civile soient plus visibles, et la CND a réussi ce pari.
Quel est ton message pour les partenaires du réseau Dianova ?
Je dirais que des thèmes essentiels ont été abordés, qu’une activité intense a été déployée lors des différents événements et réunions, que nous avons fait tout le réseautage possible dans une seule petite semaine, que nous avons renforcé des alliances, créé des contacts… Et que nous récolterons certainement les fruits de ce travail.
« Pour terminer, j’encourage tout le monde à participer à ce genre d’événements. A participer aussi activement que possible dans le but de présenter différents projets et engagements. Il faut montrer que qu’on fait. C’est de cette façon qu’on en sort tous gagnant ».