Le réseau Dianova contribue à l’UNGASS

Elena Goti, au cours du forum de consultation au parlement européen

A propos du processus d'élaboration d'un cadre de référence inclusif

Le 26 Juin dernier le "Positionnement institutionnel de Dianova sur les politiques de drogues et les addictions", a été publié et distribué parmi les organisations membres de Dianova et autres partenaires, dans le cadre de la contribution du réseau au processus préparatoire de la session extraordinaire des Nations Unies sur le problème mondial des drogues qui se tiendra l'année prochaine.

Le 23 Septembre, plus de 100 membres du Parlement européen, chercheurs et représentants d'ONG se sont réunis au Parlement européen à Bruxelles pour discuter de la prochaine session de l'UNGASS. Les débats ont été ouverts par Michal Boni, membre du parlement de l'UE, lequel a par la suite joué un rôle clé en assurant des débats respectueux et démocratiques.

Au nom de Dianova International, Mme Elena Goti, a présenté le processus mis en oeuvre par les organisations membres du réseau Dianova afin de réviser leur positionnement sur les politiques de drogues et les addictions.


Dianova est un réseau d'ONG de terrain qui a plus de trente années d'existence; le réseau opère dans 11 pays d'Europe et d'Amériques et met en œuvre diverses initiatives et programmes dans les domaines de l'éducation, du développement communautaire et de la prévention et traitement des addictions. L'objectif principal de Dianova est d'aider les populations vulnérables et à risques par le biais d'activités et de programmes visant à promouvoir l'autonomie personnelle et le progrès social.


Comme Mme Goti l'a expliqué, le réseau Dianova est impliqué dans le traitement et les services de réadaptation des toxicomanies depuis plus de trois décennies. Cependant, depuis la culture de la drogue propre aux années 1970, lorsque la consommation d'héroïne s'est installée durablement, jusqu'aux nouvelles substances psychoactives synthétiques d'aujourd'hui, depuis les programmes "libres de drogues" fondées sur la prise en charge des pairs, jusqu'aux approches professionnelles de traitement susceptible d'utiliser les techniques de réduction des méfaits, nos modèles d'intervention ont beaucoup changé afin de satisfaire les besoins et les attentes des personnes concernées.

Modification de notre positionnement institutionnel

En tant que réseau d'organisations de terrain, le positionnement de Dianova sur les questions des drogues a lui aussi évolué lentement, par le biais d'un processus parfois laborieux, eu égard à l'intégration des différences culturelles et méthodologiques selon les pays où notre personnel travaille.

Le réseau est arrivé à un tournant suite à la décision du gouvernement uruguayen de réguler la production, la vente et l'usage de cannabis, une décision qui a incité le réseau Dianova, suite à la demande de nos collègues d'Uruguay et d'autres pays d'Amérique latine, à engager une réflexion globale sur l'évolution des politiques sur les drogues. Cette désision  a coïncidé avec le processus préparatoire de l'UNGASS 2016, dont nous avons pensé qu'il devait comprendre l'engagement équilibré et inclusif des organisations de la la société civile, telles que Dianova. 

Après un processus qui a duré toute une année, qui a commencé par un remue-méninges général dans le réseau Dianova et une large consultation des collaborateurs et de divers experts et chercheurs, un projet de document a été produit et soumis à l'approbation de l'Assemblée générale des organisations membres de Dianova, laquelle est finalement intervenue après diverses modifications.

Le positionnement de Dianova

Dianova considère que la situation globale des toxicomanes a évolué positivement dans les pays où l'organisation est implantée. Dans ces derniers pays, le grand public ainsi que les services de l'administration considèrent en général les usagers de drogue comme des personnes ayant besoin d'aide et d'assistance. De plus, des mesures et des instruments de santé publique ont été mis en œuvre pour leur apporter l'aide dont ils ont besoin, incluant diverses initiatives et programmes de traitement (communautés thérapeutiques, groupes d'entraide, programmes Minnesota, installations gérées par l'Etat, etc.), programmes de substitution et autres méthodes de réduction des méfaits.

Le positionnement de Dianova en 10 propositions

Ces évolutions vont dans le sens d’un changement de paradigme nécessaire dans le régime international de contrôle des drogues. Il nous semble essentiel de cesser de criminaliser les usagers de drogues et de mettre l’accent sur une approche de santé publique équilibrée et complémentaire, fondée sur des méthodes qui ont fait leurs preuves. Certaines approches de traitement et de réhabilitation, à l’exemple des communauté thérapeutiques professionnalisées, font partie de ces méthodes.


Les politiques de réduction des méfaits représentent des solutions efficaces et à moindre coût, mais elles ne peuvent s’adresser à l’ensemble des usagers. Les programmes de réhabilitation, résidentiels ou ambulatoires, sont comparativement plus onéreux, mais à long terme ils représentent un investissement rentable en termes de réduction de dépenses des santé, de la criminalité et de l’absentéisme au travail notamment. C’est pourquoi nous exhortons les différents gouvernements à mettre en œuvre un ensemble de politiques complémentaires sans privilégier une approche au détriment d’une autre.


Le Positionnement institutionnel de Dianova est le fruit des idées, des opinions et de l'expertise des 466 employés et collaborateurs du réseau Dianova. Il n'a jamais été notre objectif de parvenir à un consensus unanime sur toutes les questions; nos efforts ont davantage été axés sur le processus d'élaboration de ce positionnement commun via un processus par étapes, tout en tenant compte des spécificités de chaque pays où le réseau Dianova est implanté. En fin de compte, le document contient un certain nombre de prérequis indispensables, fait quelques demandes et laisse certains éléments ouverts, dans l'attente de nouveaux développement.

Addictions et politiques en matière de drogues: le positionnement de Dianova