Les jeunes doivent être informés de l’aspect essentiel du développement durable et participer à l’élaboration de solutions à long terme – sans les jeunes nous n’atteindrons pas les objectifs mondiaux
Ouverture du Forum de la jeunesse 2018 du Conseil Economique et Social (ECOSOC). UN Photo/Eskinder Debebe
Par Kaitlin Drape – Chaque année, le Conseil économique et social (ECOSOC) rassemble des responsables de la jeunesse du monde entier pour faire cause commune avec les États membres des Nations Unies, et débattre sur des initiatives visant à faire progresser le programme d’action pour la jeunesse au niveau mondial, régional et national. Le Forum de la Jeunesse ECOSOC 2018 s’est tenu à New York, les 30 et 31 janvier, sous le thème: » Le rôle des jeunes dans la construction de communautés urbaines et rurales durables et résilientes. »
Avec une attention toute particulière sur les Objectifs de Développement Durable (ODD), une des séances en groupe restreint du Forum de cette année a débattu sur l’ODD 17 (Partenariats mondiaux) relatif à l’utilisation de la Science, la Technologie et l’Innovation (ST&I) pour favoriser la mobilisation, l’épanouissement et la résilience des jeunes. Le groupe a abordé les questions suivantes : Comment les jeunes peuvent-ils mieux s’impliquer dans les processus politiques relatifs aux domaines essentiels de la science, la technologie et l’innovation? Quels sont les obstacles à la mobilisation des jeunes, et comment la science, la technologie et l’innovation peuvent-elles contribuer à influencer favorablement la participation des jeunes au développement durable?
Cette séance s’est focalisée sur l’importance qu’il y a à exploiter la science, la Technologie et l’Innovation au sein du secteur de la jeunesse, non seulement parce qu’ils auront besoin de ces compétences pour prendre part au marché du travail, aux décisions politiques et à l’inclusion sociale, mais également parce que les jeunes peuvent apporter à leurs communautés, à leurs États et aux Nations Unies une perspective fondamentale. Les jeunes peuvent vraiment « être un moteur pour le développement d’outils, car ils ont une compréhension aiguë de leur communauté. »
La mobilisation des jeunes revêt une grande importance dans les zones de fragilité: 43% des pays sont touchées par une crise, par des difficultés économiques ou font l’objet d’une aide humanitaire. Dans ces domaines, les jeunes sont particulièrement vulnérables. Dans le monde, 71 millions de jeunes n’ont pas d’emploi alors que 160,6 millions en ont un, mais vivent dans la pauvreté ; en outre, la plupart ne possèdent pas les compétences nécessaires pour pouvoir travailler dans l’économie numérique.
Renforcer l’entreprenariat des jeunes
Le manque d’encadrement, d’accès aux outils et aux ressources, ainsi que les questions d’égalité hommes-femmes et de diversité sont des problèmes qui doivent être traités. Le gouvernement et le secteur privé doivent donner un accès à la formation numérique, à des apprentissages de qualité dans le secteur des affaires, à un soutien financier ainsi qu’à des opportunités d’entrepreneuriat. Il est essentiel que des stratégies de développement des compétences numériques soient incluses dans les objectifs nationaux, internationaux et mondiaux par le biais de programmes scolaires, d’opportunités externes telles que des ateliers d’initiation au codage informatique, des incitations à la formation, des aides financières, ou encore des opportunités de formation gratuites en ligne. En effet, l’Initiative mondiale pour l’emploi décent des jeunes de l’Organisation internationale du Travail (OIT) a pour objectif de faire acquérir à 5 millions de jeunes, d’ici 2030, les compétences recherchées sur le marché du travail et promouvoir « un environnement propice à l’entrepreneuriat des jeunes. » Ce programme générera des opportunités pour soutenir l’épanouissement des jeunes afin de veiller à ce qu’ils puissent participer à la vie économique.
Sans formation scientifique et technologique, les jeunes ne pourront pas participer à la nouvelle économie ni offrir à la société leur propre vision, unique et cohérente. Les communautés locales, ainsi que les organismes nationaux et internationaux (y compris le secteur privé), doivent faire des efforts pour traiter les questions de formation, d’opportunité et de mobilisation.
En plus de ce débat, la séance en groupe restreint du Forum de la Jeunesse ECOSOC 2018 sur l’ODD 12 « Établir des modes consommation et de production durables », s’est intéressée au manque de biens essentiels, plus élémentaires : un participant népalais a indiqué que 30% de l’ensemble de la nourriture produite était jeté sans avoir été consommé et qu’un énorme gaspillage alimentaire se produisait même dans les pays en de développement. Or, produire de la nourriture est une source de gaz à effet de serre ; éliminer la nourriture non-consommée l’est aussi. Les pays développés tout comme les pays en développement nécessitent des cadres, nouveaux et similaires, définissant de nouveaux modèles de développement. Par conséquent, les questions de subvention et de conservation sont fondamentales pour l’élaboration des futures politiques.
En fait, promouvoir une production durable peut signifier offrir des opportunités pour la jeunesse, car les jeunes peuvent avoir un impact en tant que consommateurs et entrepreneurs. À l’heure actuelle, la population de jeunes dans le monde est la plus importante que l’histoire ait connu. Les jeunes doivent être informés de l’aspect essentiel du développement durable et participer à l’élaboration de solutions à long terme. Les jeunes ont besoin d’être en relation consultative avec les organismes publics afin d’enrichir les débats, et d’être incités à lancer, au niveau local, des projets qui favorisent la durabilité et servent d’exemples aux autres. Ainsi que cela a été énoncé au cours de cette réunion, l’esprit d’entreprise des jeunes est essentiel pour la promotion de la production durable, et doit par conséquent être systématiquement encouragé.
