1er décembre – Journée Mondiale du Sida

Journée mondiale du sida, le 1er décembre

Chaque année, la journée mondiale du sida est l'occasion de réaffirmer notre engagement, de montrer notre soutien pour ceux qui vivent avec le VIH et de nous souvenir de tous ceux qui sont partis

La situation dans le monde

On estime que 24 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde tandis que plus de 35 millions de personnes sont mortes du sida depuis que le virus a été identifié en 1984, ce qui fait du sida l'une des pandémies les plus dévastatrices de l'histoire humaine. De fait, le sida représente un problème majeur de santé publique dans le monde, avec plus de 38 millions de personnes ayant été infectées par le virus depuis 2000 et plus de 25 millions de personnes qui sont mortes de maladies liées au sida – un fardeau énorme placé en majeure partie sur les pays à revenus faibles et intermédiaires, notamment en Afrique sub-saharienne et en Asie. En 2014, 2 millions de personnes ont été contaminées dont 220 000 enfants, ces derniers vivant principalement en Afrique et ayant été contaminés durant la grossesse, l'accouchement ou l'allaitement maternel via leurs mères séropositives.

Au cours des dernières décennies cependant, les scientifiques ont appris à mieux connaître le virus et la maladie et des percées médicales historiques ont été réalisées. De plus, de nombreux pays ont adopté des lois visant à protéger de la discrimination les personnes vivant avec le VIH et garantir leur accès au traitement. En Mars 2015, l'objectif de 15 millions de personnes en traitement antirétroviral d'ici à 2015 a été atteint avec neuf mois d'avance, selon un rapport publié par l'ONUSIDA en Juillet dernier, un exploit jugé impossible il y a 15 ans.

La situation s’est aussi considérablement améliorée pour les pays à revenus faibles et intermédiaires, notamment avec l’augmentation rapide du nombre de personnes recevant un traitement antirétroviral (ART) passé de seulement 400 000 en 2003 à 13,5 million aujourd’hui. Malgré tout,  à l'échelle mondiale, 59% des personnes vivant avec le VIH n’ont toujours pas accès aux traitements.

Répartition de la contamination par le VIH par pays, en 2008

Situation en Europe occidentale et centrale et en Amérique du Nord

La situation de ces pays n’a rien de comparable à celles des pays d'Afrique ou d’Asie, mais le VIH/sida y demeure malgré tout un problème de santé publique avec près de 88.000 nouvelles infections à VIH et 27.000 décès liés au sida en 2013, pour environ 2,3 millions de personnes vivant avec le VIH. Bien que les modes de transmission varient considérablement entre les pays, les principales populations affectées dans cette région sont les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes hommes, les migrants originaires d'Afrique sub-saharienne, les Afro-Américains et les personnes qui utilisent des drogues injectables – ce dernier groupe représentant 5% de tous les nouveaux cas d’infection à VIH en Europe occidentale au cours de la dernière décennie.


Les traitements antirétroviraux sont très répandus dans cette région, malgré tout, les personnes concernées ne peuvent accéder et bénéficier de ces traitements que si elles sont au courant de leur statut sérologique et si elles ont accès au dépistage.


Contrairement à ce qui avait été prévu dans les années 1990, la disponibilité des antirétroviraux n'a pas incité les gens à un dépistage précoce, et pire encore, on observe une stagnation du dépistage, voire même une augmentation des diagnostics tardifs. La région européenne devra en particulier intensifier ses activités de prévention et de traitement si elle veut atteindre l'objectif 90-90-90 d'ici 2020, soit que 90 % des personnes infectées par le VIH connaissent leur séropositivité, que 90 % des personnes séropositives aient accès à un traitement et que 90 % des malades traités aient une charge virale indétectable.

Les défis pour l'avenir

Au cours de ces dernières années, les organisations internationales comme l'ONUSIDA et leurs partenaires se sont engagés à mettre fin à l'épidémie de VIH d'ici à 2030, par le biais d’une série d'objectifs et d'indicateurs permettant de mesurer les progrès accomplis. Selon l'ONUSIDA : "Nous disposons aujourd’hui de la science et des outils pour accélérer notre réponse pour mettre un terme à l'épidémie de sida tout en luttant en faveur de l'égalité, de la protection des droits humains et contre toute forme de discrimination".

Sida, chiffres clés 2015 (source ONUSIDA)

Ainsi que l’a déclaré Michel Sidibé, Directeur de l'ONUSIDA dans un communiqué de presse de 2013: "La lutte contre le VIH nous a appris que la santé et les droits humains sont intimement liés et qu’il nous faut protéger et respecter les droits de l’homme et être assez courageux pour combattre les injustices de la société. (…) La réalisation de notre vision – zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida – exige le respect des droits de l’homme. Toutes les personnes sont égales en dignité et en valeur, et tout le monde a droit à la santé et à la vie."